Groupe Scolaire Lucie Aubrac

Il ne s’agit pas ici de coller ou d’ajouter de nouvelles surfaces et de nouveaux volumes, mais bien de composer un nouvel ensemble, cohérent, à l’usage fluide. Pour ce faire, nous avons ajouté deux nouveaux bâtiments : un bâtiment sur rue et un bâtiment au centre de la parcelle. Nous avons également agrandi la maternelle, revu l’organisation de l’élémentaire et disposé une liaison entre les deux.
La mise en place de ces volumes dessine en creux des espaces extérieurs distincts : 3 cours (Très Petites Section, maternelle et élémentaire), des jardins ou une aire de service. Le jeu des rapports entre ces différents bâtiments et espaces extérieurs permet de créer des liens, de mettre en place des parcours, de penser le corps en mouvement dans l’espace et de réfléchir aux perceptions que la configuration des lieux lui propose. On parle ici de cadrages, du jeu de la lumière qui anime des parois, de la matière que l’on voit et que l’on frôle, de l’alternance du minéral et du végétal.

Pour proposer un ensemble cohérent, non seulement en termes de fonctionnement, mais également en termes d’écriture architecturale, nous avons travaillé avec ce qui est déjà là, en particulier les qualités du bâtiment élémentaire. Inscrire un quartier comme celui de Bellevue dans le futur, c’est également être à même de porter un regard amène sur ce qui peut y constituer Patrimoine, et faire ainsi le lien entre les époques, quand bien même l’histoire de ces quartiers est aujourd’hui finalement assez récente. Nous avons donc souhaité, après l’avoir isolé par l’extérieur, lui conserver les qualités de sa composition par la reconstitution de sa modénature. Nous avons également souhaité lui conserver une matérialité et une couleur qui permette de faire le lien entre l’état originel du bâtiment et son état transformé. Nous avons ainsi mis en oeuvre un enduit à la chaux sur une isolation en chanvre. La sobriété est ici déclinée tant dans l’écriture architecturale que dans l’usage des ressources.

Partant de là, nous avons généralisé cette matérialité sur les différents bâtiments, réhaussée par la chaleur des façades bois à l’occasion des redents qui matérialisent les accès ou usages singuliers : l’entrée, l’accès à la cour maternelle, l’accès à la cour élémentaire, l’entrée sur cour du périscolaire, le recreux de l’école maternelle au droit de la cour des Très Petites Sections.
Au sein de cet ensemble, le bâtiment de la demi-pension constitue une exception : avec un bardage constitué de l’alternance de montants bois et de grumes, il participe pleinement de la dimension paysagère du site et évoque l’univers de la cabane, en contrepoint ludique d’une architecture de pleins et de vides.