Extension du Palais de Justice – NANTES (44)
Localisation : 44 - Nantes
Surface : 4 260m2
Coût : 9 000 000€ HT
Statut : Etude
Maître d'ouvrage : Ministère de la Justice
Equipe : OTE BET généraliste
BAP Paysagistes
Artefactory Perspectives
L’intention du projet est d’apporter, au-delà d’une indispensable qualité d’usage, un véritable accueil pour le public et un confort de travail pour tous ceux qui vivent les lieux au quotidien. Nous nous sommes fixés comme objectif d’ancrer les entités que sont le Tribunal de Commerce et le Conseil des Prud’hommes dans le paysage urbain, de faire en sorte de conserver une respiration végétale, de participer de l’animation de la rue, de nous positionner par rapport à une architecture prégnante et de prendre part à l’expression symbolique de l’institution.
Pour ce faire nous avons bâti notre proposition sur les principes suivants :
Nous avons prolongé la perspective urbaine qui commence dès la passerelle Schoelcher, dont l’axe se prolonge par l’un des vides cadrés par les volumes abrités sous la couverture du Palais de Justice existant. Nous avons ponctué cette mise en scène urbaine en y positionnant un arbre, « l’Arbre de la Justice », autour duquel se développe l’extension de la salle des pas perdus. Cet élément symbolique est ainsi perceptible depuis le Nord comme depuis le Sud. Il porte la valeur symbolique de la Justice, signale la présence du prolongement de la partie publique du Palais de Justice et participe de l’ambiance végétale.
Il s’agit bien de lire un ensemble cohérent : la teinte de l’enveloppe, le dessin de portiques et la réinterprétation du motif carré des volumes intérieurs participent de faire le lien et de voir là la projection extérieure des trois volumes intérieurs. Ce travail de continuité est augmenté d’une complémentarité qui permet de retrouver une volumétrie à l’échelle de la rue La Noue Bras de Fer, de proposer une teinte qui, si elle est analogue, s’exprime dans la matérialité naturelle du bois, de compléter la solennité du portique et de la rampe par l’iconographie populaire de la Justice à travers le symbole de l’arbre et celui de la balance, décliné dans le motif de la résille qui ceint l’extension de la salle des pas perdus et les nouvelles salles d’audience.
L’extension de la salle des pas perdus témoigne particulièrement de cette volonté de continuité / complémentarité : la teinte sombre du sol est contrebalancée par la matérialité claire et chaleureuse des parements bois des parois. Le mat prend le pas sur le brillant et restitue un espace à échelle humaine, habité d’un mobilier en bois naturel qui accueille le public dans une ambiance apaisée. L’espace est centré vers le patio sur lequel il est complètement ouvert, mais également largement connecté à la rue, profitant du filtre que constitue la résille et ses deux densités d’ouverture, conférant à la fois ouverture et retrait.
Les parements bois se prolongent dans les salles d’audience. Ces dernières profitent de l’apport de lumière naturelle des bandeaux extérieurs ou des verrières pour les deux salles situées à l’aplomb des patios. Le blanc des parois, sols et plafonds, associé à la chaleur du bois proposent une ambiance lumineuse et chaleureuse, propice à l’ambiance sereine dans laquelle prononcer la Justice.
Ce projet est un lien. Un lien opéré par un arbre à la portée symbolique, visible depuis le nord et présent au sud de la parcelle. Un lien qui opère la continuité de l’espace public du Palais de Justice pour qu’il n’y ait qu’une unique salle des pas perdus. Un lien entre Justice Pénale et Justice Civile. Un lien entre l’échelle du grand paysage des rives de Loire et l’échelle d’une rue, la rue La Noue Bras de Fer, qui établit un rapport de proximité entre l’institution et le passant. Un lien entre la dimension végétale d’un site et la permanence d’une respiration, de la perception d’une épaisseur plantée. Un lien entre deux époques pour lesquelles le rapport à la ressource des matières et la consommation de l’énergie a changé. Un lien entre deux pièces d’un même puzzle, qui dessinent une image unique et complètent l’histoire d’un site emblématique de l’île de Nantes.